Les JO et la géopolitique : Pékin 2008

22/01/2018

Les Jeux olympiques de Pékin de 2008 s'inscrivent dans le contexte d'affirmation d'une nation, la République populaire de Chine, qui est devenue petit à petit la deuxième puissance mondiale derrière les Etats-Unis. Ces Jeux sont pour Pékin l'occasion de montrer sa maîtrise de l'organisation de grands événements, et donc sa puissance politique.

Bolt et Phelps superstars

Les Jeux olympiques d'été de 2008 ont eu lieu à Pékin (Beijing) du 8 au 24 août. 11 028 athlètes provenant de 204 pays différents se sont affrontés dans 28 sports pour décrocher un total de 958 médailles. La somme totale allouée aux Jeux olympiques de 2008 est estimée à 42 milliards de dollars américains et représente le budget le plus élevé de toute l'histoire olympique. La Chine montre ainsi qu'elle est devenue une puissance mondiale, capable de mobiliser son énergie et ses capacités financières et économiques.

Les Jeux de Pékin se sont déroulés sur 37 sites de compétition parmi lesquels douze entièrement construits pour l'occasion, onze rénovés, huit temporaires. Afin d'accueillir de nombreux visiteurs lors des Jeux olympiques, les infrastructures de Pékin ont été grandement améliorées comme l'aéroport et des bus.

Les Jeux ont été marqués notamment par les performances de l'athlète jamaïcain Usain Bolt qui a remporté le 100 m, le 200 m et le relais 4 fois 100 mètres, en battant à chaque fois le record du monde, et du nageur américain Michael Phelps qui a remporté huit médailles d'or. Au total, 43 records du monde et 132 records olympiques ont été battus lors de ces Jeux.

Comme à chaque édition, les Jeux ont été suivis par les Jeux paralympiques destinés aux athlètes handisport.

Article écrit par Marine

Un contexte géopolitique très tendu

Le choix du pays a cependant été critiqué, au moment de l'attribution ainsi que durant la préparation et le déroulement des Jeux, par des hommes politiques et des organisations non gouvernementales, rappelant les problèmes des droits de l'Homme et de la censure en Chine. La Chine a en revanche constamment répété que les Jeux ne devaient pas être politisés.

La phase de préparation des Jeux a été marquée par d'intenses tensions politiques.

La Chine et le Tibet

En effet, la Chine a subi de nombreuses critiques et de jalousies de la part des Occidentaux et des Tibétains. À la suite des événements débutés en mars 2008 au Tibet, la pression internationale et les appels au boycott se sont faits plus pressants, certains réclamant au moins un boycott de la cérémonie d'ouverture. Le relais de la flamme olympique hors de Chine a été l'occasion de nombreuses manifestations. Les responsables de la République populaire de Chine avaient promis en 2001 « d'énormes avancées » en matière de droits de l'homme si les Olympiades 2008 se déroulaient en Chine. Le CIO avait demandé aux autorités chinoises des engagements en ce sens en leur attribuant les Jeux, lors de la session de Moscou, en juillet 2001, qui voyait Jacques Rogge succéder à Juan Antonio Samaranch à la tête du mouvement olympique international.

Des organisations et des personnalités appellent au boycott ou à une menace de boycott des Jeux olympiques de Pékin, affirmant que la République populaire de Chine ne respecte pas les droits de l'homme en son pays, qu'elle mène une politique étrangère agressive envers le Tibet et que de nombreux sites olympiques sont fortement menacés par la pollution. À la suite des manifestations au Tibet débutées en mars 2008, les appels au boycott politique des JO de Pékin se sont faits plus pressants.

En raison des troubles au Tibet en 2008, le président français Nicolas Sarkozy interrogé sur un possible boycott des Jeux a répondu : « toutes les options sont ouvertes ». Malgré l'absence de nombreuses personnalités à la cérémonie d'ouverture des jeux, cette dernière affiche une participation record dans la mesure où 90 chefs d'État et de gouvernement s'y sont rendus (quatre fois plus qu'à Athènes en 2004).

Le drapeau de Taïwan

Par ailleurs, Taïwan qui participe sous le nom de Chinese Taipei avec un drapeau " neutre ", celui du comité olympique taïwanais (voir ci-contre) : en effet, la République populaire de Chine ne veut pas que le drapeau de Taiwan flotte à Pékin. Ce sera une alternative au boycott.

La trêve olympique bafouée

Enfin, pour la première fois dans l'histoire des Jeux olympiques, une guerre éclate entre deux nations participantes : la Russie et la Géorgie s'affrontent en Ossétie du Sud (voir carte ci-contre). Cependant la guerre n'interfère pas sur les relations entre athlètes russes et géorgiens.

Pour en savoir plus sur ce conflit, cliquez ici.

Article écrit par Marine

Vincent ESNAULT - Enseignant en histoire-géographie au lycée de Vanves (92) - Site internet pédagogique
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